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Peindre dans tes yeux, 2016
Huile sur toile
290 x 300 cm
Collection particulière -
L'oeuvre muette, 2019-2020
Huile sur toile
130 x 100 cm
Collection particulière -
L'amour plus fort que la mort, 2010
Huile sur toile
170 x 120 cm
Collection particulière -
Ode à l'amour, 2014
Huile sur toile
150 x 200 cm
Collection particulière -
Matanoia (die Verwandlung der Nacht), 2017-2018
Huile sur toile
300 x 250 cm
Collection particulière -
Le peintre, le doute et la foi, 2014-2019
Huile sur toile
190 x 140 cm
Collection particulière -
A nouveau, 2014-2019
Huile sur toile
260 x 210 cm
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Prière, 2009
Huile sur toile
130 x 90 cm
Collection Claudine et Jean-Marc Salomon -
Je t'aime, 2005
Huile sur toile
145 x 105 cm
Collection particulière -
Sainte Face, 2015-2017
Détrempe et huile sur bois
51 x 40 cm
Collection particulière -
Albator, 2008
Huile sur toile
250 x 200 cm
Collection particulière
Présentation
Sous le voile de la violence j´ai découvert la tristesse.
Et au cœur de la tristesse, un besoin d´amour.
(Axel Pahlavi)
Un torero terrassé tombe à la renverse ; le Christ, face ensanglantée, nous fixe de son œil meurtri ; une fresque cosmique façon 1970’s nous raconte la révolution en Iran ; l’assomption d’un adolescent de série B soigne l’horreur d’un crime. Les rideaux s’ouvrent, les lumières s’allument : retour au réel. Deux tristes drilles en costume de carnaval discutent et chantent assis par terre. Une figure s’avance : autoportrait en cavalier du père aimant. Florence, enfin, modèle aimée et femme du peintre, offerte en mère, en amante, en clown. Langueur des nudités vagues aux regards perdus.
Hétéroclite, l’œuvre d’Axel Pahlavi se décline en gradations infinies de matières et de manières, tantôt virtuoses, tantôt plus trash. Couleurs épaisses et saturées, touche méticuleuse, peinture à vif comme un écorché. Ici l’éclectisme des registres ne craint pas de flirter avec les limites du bon goût, quand la composition vire à la mise en scène et que Chardin rencontre Albator. L’artiste est téméraire, qui fait s’embraser la chair et l’ombre sous les ciels électriques de science-fiction, ou s’embrasser dans de secrètes alcôves la plus intimes des anecdotes avec la plus édifiante des paraboles.
Il faut dire que cette peinture-là s’est affranchie de l’injonction de plaire et que la relation qu’elle bâtit n’a rien à voir avec la séduction. C’est en effet (presque) sans fard qu’elle se livre à nous, nous forçant à écarter les réticences les plus tenaces, à regarder l’altérité en face pour enfin l’accueillir, comme en un vœu d’amour partagé. Tout y paraît empreint de spiritualité, mais une spiritualité incarnée, pulsionnelle et primaire, qui fait du corps le siège de la réalité, le lieu de la vérité, tapie sous la peau tendue. Ce corps, décor d’une intimité douloureuse à laquelle il s’agit de se confronter sans inquiétude, tant elle peut être également source d’émerveillement.
Et si le mélodrame n’est jamais loin, il n’est cependant pas gratuit. De toile en toile, Axel Pahlavi décrit au contraire le récit infini d’une humanité excessive, paradoxale, brutale. Un récit décousu, construit par analogies et qui, comme les images qu’il charrie, comme la peinture elle-même, résiste à toute interprétation définitive, conservant au contraire ce mystère si particulier que l’intranquillité dispute à la Grâce.
Thibault Bissirier, novembre 2020