Depuis 2006 Jérémy Liron poursuit la série des " Lanscapes ", ces " paysages " qu'il numérote telles les séquences d'un scénario, où sur la " toile " que l'on peut percevoir comme une surface hypnotique le regard oscille entre le tableau perçu comme un ensemble et certains des éléments qui le composent. Si le tableau est pour l'artiste une réalité construite, il est aussi construction d'une fiction.
" Le tableau, c'est quand le monde se dresse dans un face à face éloquent. Et que dans cette éloquence même, les mots semblent s'être absentés, vous laissent seul. Dans ses travaux récents, la peinture s'affirme, plus encore qu'à l'habitude peut-être, en tant que réalité construite conjuguant géométrie, souvenirs et lectures : ce qui vient au devant du monde et glisse dans les images que l'on s'en fait. S'impose en même temps, par l'emploi de la perspective notamment, et par l'ajustement ambigu des plans, quelque chose d'un aveuglement ; aveuglement semblant servir une pure démonstration mentale de la présence des choses. Et dans cette solitude de l'expérience du monde, dans ce renvoi de soi au monde, le journal du regard qui se constitue développe un récit sans contours dans lequel chacun trouvera la place d'y projeter ses ombres." Jérémy Liron, janvier 2010.
" Pour ma part, j'ai seulement envie de raconter bien, un jour, avec les mots les plus simples, la chose la plus importante que je connaisse et qui soit racontable, un désir, une émotion, un lieu, de la lumière et des bruits, n'importe quoi qui soit un bout de notre monde et qui appartienne à tous. "
Jean-Marie Koltès