Le travail que Wilson Trouvé élabore depuis plusieurs années développe une réflexion sur les points de convergence et les relations entre peinture, sculpture et architecture. Du cadre au débordement, de la rigueur à la transgression, de l?économie à l?excès, de la surcharge baroque à l?épuration formelle, sa pratique tente d?établir des ponts et de faire émerger le sens d?une réalité qui sans cesse nous échappe, en mouvement et en devenir permanent, loin de toute possibilité de définition univoque et réductrice.
C?est au travers de ces allers-retours incessants, et dans la mesure de ces écarts, que sa sensibilité trouve écho dans le regard qu?il porte sur le réel. Wilson Trouvé présente aujourd?hui sculptures, dessins et vidéo, oscillant entre la rigueur de structures minimales et l?accident, celui du geste et des matériaux.
"Pour sa première exposition personnelle à la galerie Isabelle Gounod, Wilson Trouvé présente un ensemble d??uvres en volume faites d?objets et de matériaux plus ou moins quotidiens. Tous ont en commun d?être soumis à une approche géométriquement structurée de l?espace. Qu?il s?agisse de sculptures en Lego et autre Duplo ou de l?utilisation d?un sommier, l?artiste manipule des éléments qui, malgré leur apparence flexible, imposent une conception formatée de l?espace. En effet, chacun de ces objets finissent normalement par formuler des structures composées selon une conception mathématiquement rationalisée. Basés sur le parallélépipède rectangle, ils s?appuient tous sur une grille de laquelle ils semblent incapables de s?échapper."
François AUBART, juin 2009
Wilson Trouvé manipule des éléments composés de volumes géométriques et de lignes simples auxquelles viennent s?ajouter des accumulations de "dégoulinures", des glissements de matières incongrues. "En les faisant fondre (Impasto 2009) ou en y insèrant des coulures (colle thermofusible), Wilson Trouvé impose à ces protocoles rigides quelques altérations qui les détournent de leur fatalité géométrique (HotSlick 2007-2008, Milky Way 2009)." Il s?agit pour l?artiste de libérer un matériau de son utilisation normée et de proposer une exploitation jubilatoire du geste.
« La notion de fonte est au coeur de ma démarche artistique. Je travaille avec des matériaux malléables que je fais fondre (cire, colle thermofusible, bonbon...) et que j?utilise comme de la peinture, à travers l?acte de recouvrement / nappage d?une structure, d?un objet existant. La coulure, la dégoulinure, l?écoulement font partie de mon vocabulaire plastique et mes gestes sont intimement liés aux notions de fonte, d?affaissement et de chute. J?envisage ma pratique artistique comme un lieu où les choses fondent et se fondent.»
Wilson TROUVÉ, 2007