La pratique de la peinture chez Michaële-Andréa Schatt est un outil simple, direct et révélateur. C'est aussi dans une sorte de creux, de silence et de pénombre, un espace où il est possible de reprendre son souffle, de respirer. Sa peinture est à la fois affleurement de surface et mise en abîme, où l'obscurité et l'ombre, tissent et traversent la représentation. Michaële-Andréa Schatt peint la mémoire des paysages en libres associations, où le sujet n'apparaît pas comme unité de l'image et du lieu, mais comme une combinatoire, une invention d'éléments disparates. Elle procède par recouvrements successifs superposant les fragments mémoriels. Les "empreintes" évoquent ombres de manteaux, paysages, paysages-manteaux, paysages mentaux...
Avec les "Paysages en Ose" Michaële-Andréa Schatt recouvre les empreintes, contamine le paysage par la couleur rose omniprésente. "Ces derniers temps, j'avais envie "d'oser" plus en peinture, Rrose Sélavy. La ritournelle de Duchamp "La Vie en Ose" m'est venue à l'esprit : "On suppose, on oppose, on impose, on appose, on dépose, on repose, on indispose ...". Le rose s'est imposé comme un défi. Dans la pratique du paysage, il apparaît hors-sujet, anti naturel et déplacé, tape à l'?il. Il ronge et morcelle l'homogénéité du lieu. L'espace devient proliférant, invasif, organique. Le paysage s'organise alors comme un manteau, une enveloppe, un corps en négatif".
L'exposition présente les peintures récentes de l'artiste, paysages et kimonos. Le kimono est à la fois un vêtement simple mais qui ne révèle pas sa complexité au premier regard. Vêtement à mi chemin entre la seconde et la troisième dimension, il se situe dans un entre deux, un espace intermédiaire, se plie et se déploie tel un origami.
Michaële-Andréa Schatt développe un travail de peinture où les procédures techniques induisent des retournements, des inversions, des écarts, des fragmentations d'images. L'ensemble de cet ?uvre, avec le travail consacré à la céramique, tresse les trois axes du paysage, du corps et du textile.
Michaële-Andréa SCHATT est née en 1958, à Saint-Germain-en-Laye. Elle vit et travaille à Montreuil-sous-Bois.
Elle a été exposée au Musée des Beaux-Arts de Rouen et Musée de la Céramique en 2007, Biennale de Vallauris 2008, CREDAC, Manufacture des ?illets - Ivry, CRAC Montbéliard, Galerie Municipale Julio Gonzales - Arcueil, Fondation COPRIM ? Paris, Réunion des Musées Nationaux, Maison de la Faïence - Desvres, Centre Rhénan d'Art Contemporain, Biennale de Châteauroux, L'Art dans les Chapelles... et dans de nombreuses foires d'Art contemporain, Artissima, Miami (Galerie Egelünd), FIAC (Galerie Bernard Zürcher, Galerie Jean Fournier)... Elle a exposé aux USA, Allemagne, Danemark, Luxembourg, Suisse, Italie...
Ses ?uvres sont présentes dans les collections des Musée des Beaux-arts et Musée de la Céramique de Rouen, du Fonds National d'Art Contemporain, FRAC Île de France, FRAC Franche Comté, Banque Nationale de Paris (France-USA), Musée de Céret - France, Le Bon Marché, collections privées Europe et USA.