La galerie Isabelle Gounod a le plaisir de présenter la première exposition d’Anne-Sophie Cochevelou. Artiste française établie à Londres, Anne-Sophie Cochevelou propose dans « Obsolescence déprogrammée » une réflexion sur la réappropriation culturelle par un maximalisme foisonnant qui lui est cher, célébrant ainsi la richesse des cultures revisitées à travers des objets de récupération.
Plasticienne et performeuse, elle développe au quotidien son esthétique de l’ornement, de l’accumulation donnant forme à des créations exubérantes et improbables qui explorent le concept de wearable art et défendent un «féminisme de l’hyperféminité».
L’artiste questionne le corps de la femme dans la société post-moderne et plus particulièrement les paradoxes du féminisme à travers une performance costumée. La robe, réalisée à l’aide d’une crinoline sur laquelle sont cousues des centaines de jambes de Barbies recouvertes de pantalons, est pensée comme installation et comme medium de la performance. Le public est invité à déplacer ou ajouter des éléments à l’installation pour la personnaliser. La performance joue sur l’ambiguïté d’un strip-tease entre dévoilement et préservation. L’œuvre finale, suspendue dans l’espace d’exposition, devient le point de rencontre entre deux pratiques : celle de l’artiste et celle de l’audience qui crée sa propre conception de l’œuvre grâce à cette interaction rendue possible.
Anne-Sophie Cochevelou élabore ses œuvres à partir d’éléments très divers qu’elle va récupérer, chiner dans des brocantes ou encore des vide-greniers. Ces éléments vont ensuite être assemblés pour donner corps à des créations et des mises en scène théâtrales qui puisent leur inspiration dans un imaginaire baroque. A la galerie, l’artiste s’est emparée de symboles culturels japonais, chinois, amérindiens ou encore Moris qu’elle détourne en confectionnant des objets qui mettent à l’honneur un éclectisme culturel. C’est ainsi qu’elle épingle au mur un Kimono qui est littéralement « une chose que l’on porte sur soi » - kiru et mono en japonais - sur lequel elle brode des Moshis Monsters, emblème de la culture japonaise contemporaine Kawaii et Manga. Ce Kimono devient alors un vêtement narratif chargé de symboles revisités. Une série de parures composées de coiffes et de plastrons posent quant à eux un regard critique sur notre société. Une coiffe d’inspiration amérindienne dénonce le génocide perpétré par les colons lors de la conquête de l’Amérique tandis qu’un plastron représentant les quatre âges de la femme nous rappelle l’inéluctabilité de notre destin.
Anne-Sophie Cochevelou conçoit le monde comme une vaste scène et a ce don très singulier de théâtraliser les objets qui l’entourent.