La galerie Isabelle Gounod est heureuse de présenter une sélection de peintures des artistes Martin Bruneau, Jérémy Liron, Maude Maris, Aurore Pallet et Michaële-Andréa Schatt, auxquels sont associés pour la première fois Pierre Aghaikian et Audrey Matt Aubert.

L?exposition met à l?honneur le geste du peintre, son engagement face à la toile, dont le mystère se situe dans l?écart qu?il creuse invariablement entre le sujet et l?objet. Ce geste qui contrarie la distance confortable depuis laquelle nous sommes habitués à regarder le monde, réinterprétant la matière même du réel, auquel la peinture parvient à rendre toute sa densité.


Les toiles de Pierre Aghaikian offrent une représentation sans concession de notre époque dont l?artiste, attaché aux thèmes particuliers de la sexualité, de la fabrication des icônes, des cultures musicales ou encore du vêtement, met en scène toute la violence au terme d?un combat au corps à corps avec la toile.


A l?opposé de cette violence, la peinture d?Audrey Matt Aubert, dont le vocabulaire repose sur la répétition d?un ensemble de signes-outils (croix, méandres, etc.) transformés en modules de construction picturale, compose des espaces indéfinis, inhabités et comme en suspens, suivant un certain nombre de règles que l?artiste s?impose (nombre limité de couleurs, démultiplication de la forme, empâtement, coulures, etc.).


Les Repas de Martin Bruneau nous convient quant à eux à véritablement prendre part à la peinture, telle que l?artiste la conçoit, faite d?allers-retours entre figuration et abstraction : spectateurs et convives à la fois, nous voici invités à un dîner entre amis dont le tumulte supposé trouve son contrepoint dans le silence de la nature morte que le cadrage impose.

Si les paysages péri-urbains de Jérémy Liron semblent habités de ce même silence c?est que l?artiste s?attache à en exprimer la persistance, suivant les mécanismes de la mémoire : il s?agit de « faire surgir une forme, un signe qui, par un retournement du regard, nous dévisage comme nous dévisageait tout à l?heure le monde dans sa familière opacité » nous dit l?artiste. Ici le temps paraît suspendu et le sujet, fragmenté, délivrent comme un ton sourd.

Résultat d?un processus créatif qui avance par étapes successives (les objets représentés sont d?abord moulés en plâtre, assemblés en composition puis photographiés avant d?être reproduits), les peintures de Maude Maris se jouent des échelles et déploient un univers singulier où se dressent d?étranges constructions suspendues dans l?espace intermédiaire et fantasmagorique de la toile, ce dans un geste contrôlé, étirant la peinture sur la surface de la toile avec une gourmandise certaine.


La série des Annonces fossiles d?Aurore Pallet - glacis sur medium - laisse affleurer des lieux nimbés de mystère et d?obscurité, des espaces immersifs nés du mouvement aléatoire des images mentales de l?artiste dont la réalité importe peu et qui s?ouvrent sur des espaces intérieurs aux rivages incertains.


Michaële-Andréa Schatt joue quant à elle de la profusion pour altérer l?identification, alternant ordre et désordre, densité et transparence, et laissant entrevoir, au-delà d?une grande énergie, un vrai bonheur de peindre. Usant à l?envie de la stratégie du détour, l?artiste ici décompose les figures et les paysages en signes épars qu?elle reporte sur la toile, résultant d?une prise d?empreintes antérieures, le corps du peintre en prise avec des formats monumentaux et dits « de poche ».

array(1) { ["transform"]=> array(2) { ["fit"]=> array(2) { [0]=> int(1920) [1]=> int(1080) } ["compress"]=> int(100) } }