Prolongation de l'exposition jusqu'au 28 avril 2012, puis seconde partie de l'exposition du 3 au 26 mai 2012.


Dans la précédente exposition de Michaële-Andréa Schatt, les "Paysages en ose" la ritournelle de Duchamp s'annonçait comme une invitation à s'engager sans retenue dans une pratique de la peinture de paysage, le rose peint en superposition venait masquer, malmener, contaminer le paysage vu.


Cette nouvelle série « Paysages / Extérieur ? Nuit » révèle en quelque sorte les dessous de sa peinture, sa part d'ombre, celle qui traverse depuis longtemps son travail, en peinture, dessin, photographie mais aussi céramique. Ombre portée, comme l?on porte un vêtement. Michaële-Andréa Schatt soulève le voile. Il y a dévoilement.
Pour sortir la lumière de l?ombre, la révéler au sens photographique, cinématographique, Schatt  travaille ses peintures à partir de préparations noires. La présence du Noir est déterminante dans ces « Extérieur- Nuit. Il s'agit ici pour l?artiste de peindre à l'inverse de son travail habituel, où les fonds étaient préparés dans un blanc éclatant.


Dans sa réflexion autour du paysage lors d?une résidence au Domaine de Kerguéhennec en 2011, Michaële-Andréa Schatt expérimente deux logiques qu?elle déploie : celle de la carte et celle du calque. La carte joue de l'opacité, de l'étendue, de l'horizontalité (les peintures sur toile). Schatt cartographie les lieux environnants par des peintures sombres, horizontales, denses, organisées en diptyques ou triptyques, ainsi que dans ses photographies et dans la suite de dessins « Noir d?y voir » (encre de Chine et gouache).


Elle s?approprie un nouveau support, le calque et s?imprègne des lieux (étangs, sources) par un jeu de transparences, de superpositions, de verticalité, de reflets. Ce support lui permet de jouer de la transparence, de la fluidité, dévoilant ainsi un « Rorschach » horizontal dans le pli du paysage.


Michaële-Andréa Schatt a réalisé une série de photographies argentiques noir et blanc avec un appareil "demi-format" qui lui permet de juxtaposer deux photos consécutives d'un même lieu. Captation du mouvement des ombres, de la dimension sonore du lieu, vibrations, musicalité et rythmes - que l?on retrouve dans la série de dessins sur papier millimétré. Il s'agit d?inscrire une sorte d?arrêt sur image, immobile dans la mobilité, mobile dans l'immobilité.


« Obscurité et ombre sont deux notions qui tissent et traversent toute représentation. Cette pénombre, mémoire en creux, révèle l?exemple constant d?une topographie variable des perceptions et des expériences : se perdre dans ce creux, ressentir une semi-obscurité l?ampleur d?une vacuité, d?une absence, le poids de l?ombre, sa forme, sa couleur, son étrangeté, une réponse en négatif à l??il solaire ».


Michaële-Andréa Schatt, 2011.

array(1) { ["transform"]=> array(2) { ["fit"]=> array(2) { [0]=> int(1920) [1]=> int(1080) } ["compress"]=> int(100) } }